COEXISTENCE — between self and other, past and present, visible and unseen.
COEXISTENCE — entre soi et l’autre, passé et présent, visible et invisible.
Dans sa nouvelle exposition personnelle à la Sato Gallery, COEXISTENCE, Daijiro Hama poursuit son exploration de la figure récurrente qui surgit de son monde intérieur. Autrefois solitaire, cette figure apparaît désormais aux côtés d’autres présences, entrant dans un espace de relation et de partage. Au cœur de cette exposition se trouve la conviction de Hama que la coexistence n’est pas l’effacement des différences, mais la possibilité pour des formes, des apparences et des idées opposées de se tenir côte à côte — fragiles, complexes, mais porteuses d’un espoir silencieux.
Les peintures de Hama se distinguent par une subtile interaction entre mouvement et profondeur : lignes fluides, textures délicates et compositions à la fois discrètes et puissantes.
Sa pratique s’inscrit dans ce que le directeur de la galerie, Julien Sato, appelle le Shūru Réalisme — un surréalisme japonais où l’imaginaire onirique et la résonance mystique rencontrent l’expression contemporaine.
Un aspect de plus en plus important de son travail est l’usage du Boro, patchwork traditionnel japonais de kimonos usés. Vivant en partie à Kyoto, Hama collecte ces fragments de tissus parfois vieux de plusieurs siècles — marqués par l’usage, la réparation et le passage du temps — et les emploie désormais non seulement comme source d’inspiration mais comme véritables toiles pour ses peintures. Plus qu’une matière, le Boro incarne la continuité et la résilience : des histoires superposées, réparées et transmises. En dialogue avec ses figures peintes, ces textiles deviennent des compagnons silencieux, évoquant la coexistence du passé et du présent, du visible et de l’invisible.
COEXISTENCE se déploie ainsi comme une méditation sur la multiplicité — des figures, des tissus, des temps et des identités — et invite le spectateur à pénétrer dans un univers où l’imagination et la mémoire matérielle convergent.